Biographie de Pierre-Etienne PIESTRE dit CORMON et de son fils Ferdinand Anne PIESTRE dit Fernand CORMON

Cette branche est originaire, au point où en sont mes recherches, de la Commune de NEUILLY dans l’Yonne. Pourquoi l’avoir « étudiée » ? parce qu’elle est liée au patronyme CORMON par la mère de Pierre-Estienne ( voir ci-dessous)

Pierre Etienne PIESTRE, le père du peintre

Pierre Etienne PIESTRE dit CORMON était issu d’une famille protestante de médecins lyonnais. Il devint un écrivain célèbre en écrivant sous le pseudonyme d’Eugène CORMON, ayant emprunté, pour des raisons professionnelles ( il était fonctionnaire) le nom de jeune fille de sa mère Jeanne CORMON qui était l’épouse d’un imprimeur de Lyon dans le 2ème arrondissement.Ses aspirations l’entraînaient plutôt vers le théâtre.Il se marie, en 1839, avec une comédienne, Charlotte FURAIS ou FARIS.  Auteur extrêmement prolifique,Il travaille souvent en collaboration avec De la BOULLAYE et DENNEY, le fondateur du musée parisien qui porte son nom. Il a écrit plus de deux cents œuvres dramatiques.

Sa pièce la plus populaire reste  » Les Deux Orphelines » drame en cinq actes écrit avec Adolphe d’Ennery et créé le 20 janvier 1874 au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris.En 1834, il écrit « DEUX DE MOINS », « La Comédie VAUDER ».En 1863 il écrit le livret des « PECHEURS DE PERLES » et le livret de « ROBINSON CRUSOE » sur une musique d’OFFENBACH. En 1864, il travaille avec CARRÉ. En 1867 avec CREMIEUX. Il a été Directeur de la scène de l’Opéra de Paris entre 1859 et 1871, il se spécialisa dans le livret d’Opéra-Comique.

Il fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 15 Août 1860.

Quelques œuvres :

1835:  Les Gueux de la Mer, ou la Belgique sous Philippe II, drame en 3 actes, par Eugène CORMON et Augustin Lagrange, représenté pour la première fois au Théâtre de l’Ambigu Comique , le 26 septembre 1835.

1846:  Philippe II, roi d’Espagne, drame. Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Gaieté,  le 14 mai 1846.

1847:  GASTIBELZA ou Fou de Tolède, opéra d’Eugène CORMON et d’Adolphe d’Ennery, musique de Louis-Aimé Maillart, joué pour la première fois le 15 Novembre 1847, pour l’ouverture de l’Opéra National.

1855:  Théâtre des Zouaves, vaudeville en un acte mêlé de couplets ( dont Voilà l’Zouzou), en collaboration avec Eugène Grangé.

1856:  Les Dragons de Villars, opéra d’Eugène CORMON et Lockroy, musique de Louis-Aimé Maillart.

1863:  Les Pêcheurs de Perles, opéra d’Eugène CORMON et Michel Carré, musique de Georges Bizet.

1866:  José Maria, opéra-comique d’Eugène CORMON et Henri Meilhac, musique de Jules Cohen. La pièce inspira « Don Carlos » de Verdi.

1867:  Robinson Crusoë, opéra-comique d’Eugène CORMON et Hector Crémieux, musique de Jacques Offenbach, créé le 23 novembre 1867 à l’Opéra Comique.

Ferdinand-Anne PIESTRE dit CORMON

Ferdinand PIESTRE dit Fernand CORMON

Son fils Ferdinand-Anne PIESTRE dit Fernand CORMON naît le 22 décembre 1845 au 13 bis boulevard Saint-Martin à Paris dans l’ancien 6ème arrondissement. Son père a 35 ans et sa mère 26. Le témoin de l’acte de naissance, rédigé dans le 5ème arrondissement, fut DE LA BOULLAYE.

Son père était écrivain parisien, son grand-père libraire puis médecin à Lyon et son arrière-grand-oncle libraire dans la même ville.

Du côté de sa mère et de sa grand-mère paternelle, le milieu est celui du théâtre. Mais en réalité, le peintre est issu d’une famille protestante de cultivateurs aux origines icaunaises plus lointaines.

Il eut deux sœurs : Clémentine née en 1834 dont il fit le portrait en 1876 ( probablement sa demi-sœur) enterrée au cimetière Montparnasse, décédée le 19 janvier 1893 à 59 ans et Marthe Geneviève Félicie née en 1842. Marthe Geneviève se marie avec Napoléon MAYRARGUES agent de change juif. Leur fille Elise MAYRAGUES servit de modèle à Ferdinand PIESTRE dit CORMON en 1875.

Comme il a des dispositions pour le dessin, son père, qui est auteur dramatique, parvient à le faire entrer, en 1863, dans l’atelier de CABANEL tout juste nommé professeur à l’Ecole des Beaux-Arts.

Il demeure alors 4, rue BOURSAULT ( 17ème).

En 1868, il présente pour la première fois au Salon de Paris , « La Mort de Mahomet« 

Dès cette date, il exposera presque chaque année jusqu’à sa mort.
En 1870, il habite 42, rue Fontaine (9ème). Ensuite au 189, rue Ordener.

En 1870, il obtient une Médaille d’Or pour «  Les Noces de Nibelungen« .

A partir de 1871 ou 1873 il réside au 13, rue d’Aumale.

En 1873 il obtient une médaille de deuxième classe qui le place « hors concours » pour une étude orientale originale « Sitâ« .

En 1875 il obtient le Prix du Salon pour « La Mort de Râvana« . Le critique Castagnary écrit :

« Le Jury a donné le prix du Salon à un peintre hors concours. Le fait est assez bizarre pour être noté. Voilà un jeune homme qui a obtenu toutes les médailles que le règlement comporte;il a franchi successivelment tous les degrés de l’initiation; de récompense en récompense, il est monté à ce rang suprême qu’on doit regarder comme le couronnement d’une carrière d’artistye: il est hors concours, ni pllus ni moins que M.Cabanel ou M.Gérôme… »

Refusant l’opportunité d’un séjour à Rome de trois ans aux frais de l’État, il entreprend une expédition au Sahara avec le Capitaine François -Elie Roudaire dans le cadre de sa deuxième mission des chotts.Au cours de ce séjour, le peintre s’imprègne des curiosités africaines et en rapporte un « carnet de croquis » .Au Salon de 1877, il propose un sujet religieux « La Résurrection de la fille de Jaïre » et un « portrait de M.Carrier-Belleuse« .

Il obtient, en 1878 au Salon de Paris, une médaille de troisième classe à l’occasion de l’Exposition Internationale de Paris pour trois allégories : « L’Education », « La Naissance », « Le Mariage », « La Guerre et la Mort », « La Bienfaisance », destinées à décorer la salle des Mariages de la Mairie du IVème arrondissement de Paris.

En 1880 il installe son atelier 38, rue Rochechouart.

En 1880 il ne remporte pas le Prix du Salon avec « Caïn« , ( fresque épique de 7 mètres de large par 4 mètres de haut qui est exposée au Musée d’Orsay), mais en revanche il obtient la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.

En 1882, il ouvre un atelier privé 10, rue Constance . Cet atelier privé libre qui devait préparer les élèves au concours de l’Ecole des Beaux-Arts., transféré à l’automne 1883 au 104, Brd de Clichy.

En 1884

En 1887 il obtient la Médaille d’Honneur du Salon.

En 1889, il déménage de son domicile et s’installe au 13, rue d’Aumale ( 9ème ).

Atelier de CORMON A gauche assis avec un chapeau melon TOULOUSE-LAUTREC

En 1889 il obtient le Grand Prix de l’Exposition Universelle.

Le 22 juin 1893, PIESTRE se marie avec Jeanne PRISOT autre fois épouse d’ Alexandre DUSILLON qui avait eu une fille Ernestine, Clémentine, Madeleine. Celle-ci décédera le 5 avril 1977 ( elle était née le 23 janvier 1895).

Ses élèves l’avait surnommé  » Le Père La Rotule » en raison de son obsession à inculquer à ses élèves l’importance de la précision anatomique des articulations de ses personnages et des animaux représentés en peinture. D’autres disaient que c’est en raison de son extrême maigreur.

« Extraits de «  17, quai Malaquais (Atelier CORMON) écrit par Robert FERNIER, Editions PARIS PUBLICATIONS.

C’était un des élèves

Page 163 Fernand CORMON :

J’ai déjà dit combien CORMON usait de mansuétude à notre égard, mais je n’ai pas dit encore à quel point nous l’aimions. Plus qu’un Patron, c’était un ami, le meilleur confident de nos espoirs. Sévère et paternel, il savait nous stimuler d’un conseil opportun ou d’une critique profitable. Il n’a jamais contraint l’un de nous à voir avec ses yeux, ce que d’autres exigeaient  souvent, et cherchait plus à faire des qualités qu’à les supprimer. Aussi trouve-t-on parmi les artistes qui se réclament de son enseignement les tempéraments les plus divers et les plus opposés. Toulouse6lautrec ?van gogh ? Henri MATISSE GOULINAT, MONTAGN2, HANICOYTTE et tant d’autres. Ce sont les plus célèbres parmi ceux qui le choisirent pour maître, tant à l’Ecole qu’autrefois, sans son atelier du Boulevard de Clichy.

Ses corrections avaient lieu  deux fois par semaine, le mercredi et le samedi. On savait tout de suite, à la façon dont il accrochait au porte-manteau son vêtement et sa coiffure, de quelle humeur il était. Quoique enclin à l’indulgence, comme on a d »jà pi le coir, il n’abandonnait rien de son autorité et il y avait des jours où ne le reconnaissions pas. Aussi, quand, par hasard, nous avions perdu, grâce aux nouveaux, plus de temps qu’il était raisonnable, et qu’il nous grommelait dès son entrée un « Bonjour ! » rien moins qu’aimable et bien différent du « Bonjour mes enfants ! » habituel, nous tremblions déjà et pressentions l’averse. Il avait vite fait sa tournée parmi nos dessins et nos figures peintes qu’il jugeait sévèrement. Nous restions accablés et, n’ayant plus de cœur à travailler ce jour-là, attendions à peine qu’il fut au bas de l’atelier pour ranger nos affaires.

Mais que d’autres matinées merveilleuses nous lui devons ! Que d’intérêt il portait à nos efforts, à nos réussites comme à nos échecs !  Comme nous écoutions sa voix grondeuse ! Nous avions bien un peu peur, comme si nos études avaient été des chefs d’œuvre, lorsque, pour se faire mieux comprendre, il demandait notre palette. Mais, ô miracle ! la brosse qui tremblait si fort au bout de sa main s’arrêtait net au contact de la toile. Il n’empêche que de grandes balafres dont nous n’estimions pas toujours l’opportunité marquaient la trace de son passage…

Il avait une marotte, celle de trouver que, dans la construction d’un visage, nous placions toujours l’œil trop bas. Avait-il découvert, en effet, qu’un élève s’était trompé, qu’aussitôt nous étions sûrs, tous, à notre tour de nous attirer la même observation….

Après qu’il nous avait corrigés tous, il demandait un tabouret et ceux qui avaient peint des études au dehors les faisaient défiler sur un chevalet. Tout l’atelier formait un cercle compact autour de lui. Nous nous bousculions, les uns, au premier rang, arc-boutés pour résister à la poussée des autres perchés dans un équilibre instable….

Il nous plaisait alors – car il s’abandonnait volontiers –  d’entendre CORMON évoquer, avec la plus entière liberté, ses souvenirs de jeunesse ou les incidents de sa carrière. Il recréait pour notre plaisir les charmes d’une époque florissante, il nous faisait connaître ses amis d’alors et les célébrités les plus inaccessibles. Emaillant ses paroles d’anecdotes pleines de saveur, il nous tenait sous le charme et les trois heures qu’il avait passées parmi nous, semblaient, en fin de compte, n’avoir duré que quelques minutes.

Quelquefois il nous invitait, une dizaine, à le suivre au Louvre, et là, en communion directe avec les plus authentiques chefs-d’œuvre du 19ème siècle, il nous en expliquait les beautés et complétait son enseignement de la manière la plus large et la plus libérale. Il admirait INGRES, COURBET, MANET mais ses préférences allaient à DELACROIX dont il parlait souvent….

 Cette liberté de pensée et de langage qu’il avait avec nous nous attachait à lui plus qu’on ne peut croire, et les camarades de l’atelier voisin, dont le Patron était confit dans des principes différents, nous enviaient en secret…

Quelle peine fût la sienne après le jugement d’un concours, lorsqu’i vit qu’un de ses meilleurs élèves, pensant mieux réussir, s’était recommandé de Flameng, ouvertement contre lui. Les larmes aux yeux, il nous dit combien semblable ingratitude l’avait touché et nous  partagions son émotion, car sans qu’il eut besoin d’insister, nous savions que son affection n pour nous tous n’était pas feinte. Nous n’avions qu’à jeter les yeux sur la toile fixée au mur, exécutée par MARTIAL, et où près de quarante noms s’inscrivaient en lettres d’or… C’est lui, CORMON, qui, bien avant qu’on édifiât le monument aux Morts de l’Ecole, avait eu cette pieuse pensée de rendre hommage aux siens et payé sa réalisation de ses propres deniers.« 

En 1880 il installe son atelier 38, rue Rochechouart.

Devant son chevalet

En 1897, il crée une Académie de Peinture  au 104, Brd de Clichy.

Il va ensuite au 159, rue de Rome, puis au 4, rue de Jouffroy ( dans l’ancienne maison de La Guimont proxénète de son état).

Par un arrêté du 10 mai 1897, il est nommé professeur pour les cours du soir à l’École des Beaux Arts de Paris et sera membre de l’Académie des Beaux Arts à l’Institut de France.

Des œuvres de cette époque peuvent être vues dans la Mairie du 4ème Arrondissement de Paris, Salle de mariages de la Ville de TOURS, au Musée de St.Germain-en-Laye au Musée d’Orsay ( deux tympans), des décorations au Petit Palais, des œuvres à BIARRITZ et à AMBOISE.En 1898, il achète une maison de campagne « La Villa Fontoy » 6, rue de la République à ARGENTEUIL.Il déménage au 159, rue de ROME ( 17ème). Le 7 mars 1903, il perd son père âgé de 93 ans, qui sera inhumé au Cimetière MONTPARNASSE.Académicien, il vit à son domicile 4, rue VIGNON. ( à vérifier).

Il lui arrivait parfois de faire de la Publicité !!!!!

En 1907, il présente au salon des Portraits ceux de sa fille Madeleine.En 1913, il habitait 15, bd des Batignolles. Sa fille Madeleine vivait avec eux.
Il meurt le 20 avril 1924, victime d’un accident de la circulation alors qu’il rentrait à son domicile 159, rue de Rome. Il était Membre de l’Institut et Commandeur de la légion d’Honneur( 1912). Il eut de multiples élèves dans ses ateliers : Van Gogh, Toulouse-Lautrec, Picasso, Matisse,Bernard MARTINOT entre autres.

« LE TEMPS » du 22 avril ( ou mars)1924 relate le drame ainsi : « il sortait de son atelier, le sol était humide. Il glissa sur la chaussée qu’il traversait. Un taxi arrivait à ce moment qui lui passa sur le corps. Quand on le releva, il était sous les roues d’arrière ; on s’empressa de le porter à son domicile, rue de Moscou au 33 bis ( ?). Dans un état incurable, il songe cependant à innocenter le chauffeur , un alsacien nommé MOUNEMENCKER, en rejetant sur lui-même la responsabilité de l’accident . Le lendemain il expirait. »

 » La disparition de CORMON, victime du tragique accident de la rue que nous avons relaté hier, n’a pas laissé de causer aux Beaux-arts et dans le monde des Artistes, une douloureuse émotion. Avec Fernand CORMON, c’est, en effet, une des figures les plus représentatives de l’ancienne génération de peintres qui s’en va.

Disciple de CABANEL et de FROMENTIN, il en avait hérité les solides qualités, et s’il était été avant tout un peintre de tradition il ne s’en intéressait pas moins aux hardiesses des jeunes , ses élèves.

On a dit de son atelier de la Rue de Rome, qu’il n’en était pas de plus libéral. C’est le plus bel éloge qu’on puisse, aujourd’hui, adresser à la mémoire de ce probe et vaillant artiste, dont l’autorité ne s’est jamais démentie.

CORMON avait soixante-dix-huit ans, était le fils de l’auteur dramatique Eugène CORMON. Depuis son premier succès au Salon de 1870 – il venait juste de sortir de l’atelier de Cabanel – il ne cessa de se signaler dans toutes les manifestations artistiques. En 1875, il obtenait, avec « la Mort de Ravana », le prix du Salon . Sa  » Chasse de l’Ours », les Vainqueurs de Salamine, le Duc de Berry, devaient rapidement consacrer sa réputation. Épris des grands mises en scène, soucieux de la décoration et de l’harmonie, il rechercha longtemps les sujets épiques qu’il sut traiter avec une puissance d’accent et une force de vérité saisissantes. Nous lui devons également de nombreux portraits dont la plupart figurent en bonne place dans les Musées parisiens: MM Henri MAREL, Marcel DESPREZ, Docteur HAYEN, Père DIDON, Mgr LANGENIEUX, Monsieur Emile LOUBET ( entre 1845 et 1924 au Musée d’Orsay). Son dernier succès officiel remonte au Salon des Artistes français de 1922. Il n’avait jamais cessé de produire et professait à l’École des Beaux-Arts où il mettait sa longue expérience au service des conceptions nouvelles. »

Son épouse mourut peu de temps après dans des circonstances également tragiques, tuée par des malfaiteurs venus la voler. En effet celle-ci fut assassinée à son domicile Boulevard des Batignolles à Paris le 24 Octobre 1934. Elle fut retrouvée dans sa chambre rue des Batignolles, la gorge tranchée. Son cadavre exsangue, disparaissait sous un amas de linge.

« La carrière de CORMON fut considérable, bien qu’académique, il a été bien meilleur peintre que certains historiens de l’art ne le disent. Pendant des années il se mit à la recherche de l’homme primitif avec de nombreuses récompenses depuis 1877 jusqu’à sa mort. De nombreux s’arrachèrent ses œuvres. Il décora le Musée d’Histoire Naturelle de Paris, la Mairie de Tours, la Mairie du 4ème Arrondissement de Paris, Hôtel de Ville de Paris. Son succès fut éclatant, on lui confia la décoration du Petit Palais. Élu Membre du Comité des Artistes Français dont il devin le Président en 1912. Il exécuta aussi avec amour des portraits de sa femme et de sa fille chérie.  » ( site Internet « Autour du Père Tanguy »).

Officier de la Légion d’Honneur.

QUELQUES ŒUVRES de Fernand CORMON

1870: La Favorite déchue

« La Favorite déchue »

1874:  Meurtre dans le Sérail ( Musée des Beaux-Arts de Besançon)

1875:  La Mort de RAVANNA ( Prix du Salon) Musée des Augustins

« La Mort de RAVANNA »

1877:  Jésus ressuscite la Fille de Jaïre (Musée de Coutances)

1880:  Caïn ( Musée du Luxembourg)

1884:  Retour d’une Chasse à l’Ours ( Musée de Saint-Germain)

1885; Un déjeuner d’amis

« Un déjeuner d’Amis »

1887:  Les Vainqueurs de Salamine ( Musée de Rouen)

1888:  Avant la Pêche ( Musée des Beaux-Arts de Quimper)

Avant la pêche

1891:  Le Portrait de Gérôme ( Hôtel de Ville de Vesoul)

1891:  La Forge ( Musée d’Orsay à Paris)

« LA FORGE »

1894:  Portrait de peintre Lehoux ( Musée d’Orsay à Paris)

1898:   Décoration du Muséum

1898:  Décoration de la Mairie de TOURS

Plafond de la Mairie de TOURS

1900: Portrait de Mme Victor Laloux ( Musée d’Orsay à Paris)

Portrait de Madame LALOUX

1900:  Une vue d’Amboise ( Musée d’Orsay)

1906:  Le Duc de Berry, modèle pour les Gobelins

1912:  Femme nue assise sur un divan, suite de Gulliver chez les Génats ( Musée d’Evreux)

NU

1913:  Portrait de Paul Déroulède ( Musée National du Château de Versailles)

Portrait de Paul DEROULEDE

1854:  Le Harem, scène des Mille et Une Nuits ( Musée d’Art et d’histoire de Narbonne)

Entre 1845 et 1954:  Nu ( Musée d’Orsay à Paris)

Portrait de Madame CORMON ( Musée de Carcassonne)

Madame CORMON ( Musée de Carcassonne) par CORMON

La Bataille d’Essling ( Musée des Beaux-Arts de Mulhouse)

C’est sa fille Madeleine et son mari Emmanuel COUDERC qui furent chargés de la vente de la succession au bénéfice des artistes pauvres.

LE MEURTRE DE Madame CORMON

Son épouse mourut peu de temps après dans des circonstances également tragiques, tuée par des malfaiteurs venus la voler. En effet celle-ci fut assassinée à son domicile Boulevard des Batignolles à Paris le 24 Octobre 1934. Elle fut retrouvée dans sa chambre rue des Batignolles, la gorge tranchée. Son cadavre exsangue, disparaissait sous un amas de linge.

D’après la presse, voici ce qui ce serait passé:

Vingt quatre heures après le crime du Boulevard des Batignolles, l’assassin ( de Mme CORMON) était arrêté et passait à des aveux complets. Voici dans quelles circonstances.

Vers 13 heures, hier après-midi, M. Guillaume, commissaire divisionnaire à la police judiciaire, recevait la visite d’un changeur de cercle nommé Antoine Nicolaï, quarante ans, qui lui apportait une valise contenant des bijoux et une somme de 25 000 francs. Il déclara les tenir de son amie, Marie LEMOINE, qui les lui avait apportés à midi. Or, Marie LEMOINE occupe une chambre meublée dans l’immeuble du Boulevard des Batignolles où habitait Mme CORMON. D’autre part, les bijoux furent formellement reconnus par Mme COUDERC, fille de la victime.

Deux brigadiers procédèrent alors à l’arrestation de Marie Lemoine et la conduisirent devant le commissaire divisionnaire.La jeune femme, qui est née à Rumelange ( grand-duché de Luxembourg), tenta de nier. Le Commissaire divisionnaire a demandé à Marie Lemoine la provenance de la somme de 3 400 frs trouvée dans son sac à main au moment où elle a été fouillée. L’inculpée a déclaré que cet argent lui appartenait et qu’il ne provenait pas du vol. Ele a ajouté que l’argent et les bijoux ont été remis par elle à Nicolaï. L’argent a été placé sous scellés ainsi que le manteau de ma meurtrière sur lequel on a remarqué des traces de sang sur la manche droite. Mais, mis en présence des bijoux, elle fondit en larmes et avoua son crime:

« Je suis entrée hier, dit-elle, vers 13 h 30, chez Mme CORMON. Elle était seule. Nous avons d’abord parlé de peinture. Mme CORMON m’a priée de l’aider à mettre une valise derrière la porte de sa chambre et, quand je l’eus fait, je voulus sortir. Mais une voix intérieure ne cessait de me harceler et me répétait: »il me faut de l’argent. »

Puis elle assura que c’était son ami Nicolaï qui lui avait conseillé de voler les bijoux de Mme Cormon. Elle expliqua enfin comment, avec un stylet de pédicure, elle avait sauvagement frappé sa victime, et avait pris dans l’armoire l’argent et les bijoux. Ses aveux se sont terminés par l’affirmation que si Nicolaï l’avait poussé au vol, il ne lui avait pas dit de tuer.

Le 21 Novembre 1921, la criminelle devait devant M. Lanoire, juge d’Instruction, expliquer dans la chambre de sa victime les circonstances du meurtre. Une foule nombreuse stationnait devant l’immeuble quand le juge d’Instruction et son greffier arrivèrent. Me Maurice Garçon, avocat de Marie Lemoine, venait les rejoindre quelques minutes plus tard. Enfin, fendant difficilement les rangs des curieux amassés devant la porte cochère une auto s’arrêta. Deux Inspecteurs en descendirent soutenant une femme au visage décomposé sur lequel les larmes coulaient. Incapable de marcher Marie Lemoine fut traînée, presque portée par les policiers jusqu’à l’appartement de la victime.

Ce fut alors une scène de désespoir qui atteignit au plus haut pathétique. En entrant dans la chambre qui fut le théâtre de son crime la meurtrière les yeux exorbités, les mains tremblantes s’affaissa en sanglotant. On pouvait l’entendre entre deux sanglots répéter d’une voix éteinte :  » J’ai tué Mme Cormon. Oui, je l’ai tuée! Oui, mais pourquoi ? « . La meurtrière perdit enfin connaissance en proie à une violente syncope. Il parut alors inutile de poursuivre la reconstitution. Quand Marie Lemoine eut repris ses esprits son défenseur et les inspecteurs  l’aidèrent de nouveau à descendre l’escalier. C’est une loque sanglante que les policiers hissèrent dans l’auto. Celle-ci protégé par la police s’élança rapidement vers la Place Clichy tandis que retentissaient des cris :  » A mort ! A mort ! Tuez-la ! « .

De L’OUEST ECLAIR du 24/11/1934 :

Paris 23 Novembre – Marie Lemoine qui assassina Mme Vve CORMON, boulevard des Batignolles, donne de plus en plus à la Petite Roquette, des signes de démence. On peut plus la laisser sortir de sa cellule ou elle est gardée par quatre codétenues. Elle pleure et crie constamment….

LE PASSÉ DE Marie LEMOINE:

Marie Lemoine, qui était connue dans l’immeuble du Boulevard des Batignolles depuis quatorze ans, avait été mannequin rue de la Paix, où elle avait travaillé avec Arlette Simon. Par celle-ci elle connut STAVISKY qui l’emmena dans ses voyages dans les régions libérées, et elle vécut un temps avec lui. Mais quelques mois plus tard, s’étant rendu compte que les affaires de son ami n’étaient pas très claires , elle le quitta.

Elle devint alors danseuse à Montmartre, où elle fit la rencontre d’un Allemand qui gérait d’importants intérêts en Amérique centrale. Elle partit avec ce nouvel ami à Mexico. Ce fut sa belle époque. Mais, en 1931, son ami se sépara d’elle, en lui laissant cependant une pension. Marie Lemoine revint alors à Paris, où elle monta une maison de manucure. Mais elle vendit son fonds peu après dans de mauvaises conditions. Elle partit à Toulouse où elle installa un Institut de beauté. Cependant, il y a trois semaines, Marie Lemoine revenait chez ses anciens propriétaires du Boulevard des Batignolles, Mme et Mlle Rocquier, qui la recueillirent, car elle était sans le sou.

Ajoutons que le soir du crime, la meurtrière se montra nerveuse et pour donner le change entraîna au cinéma Mlle Rocquier. A leur retour vers minuit, la concierge leur apprit le drame et la criminelle en discuta froidement avec les enquêteurs pendant toute la nuit.


Le 5 avril 1977, la fille  de Mme CORMON, Madeleine épouse de COUDERC Jean-Baptiste décède à ASTAFFORT ( Lot-et-Garonne) et rédige un testament. (vente des œuvres de son père). Le 10 octobre 1983 Jean-Baptiste, Emmanuel COUDERC, époux de Madeleine meurt à AGEN et respectant le vœu de son épouse institua la Fondation TAYLOR comme le voulait sa légataire universelle. Les dernières œuvres conservées dans la famille PIESTRE-CORMON furent dispersées en 1984, sur la décision prise par Madeleine CORMON avant sa mort, lors d’une vente aux enchères à l’Hôtel DROUOT, afin de créer un prix en faveur des artistes nécessiteux. La Fondation TAYLOR existe toujours ainsi que le prix CORMON.

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